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Historique

histoire du nor seround

LES DÉBUTS DE LA FRA NOR SEROUND


1945, la France vient de sortir de la guerre. Le cercle « familial » qui était constitué des proches et des amis allait peu à peu s’agrandir. Il était temps de rassembler la jeunesse arménienne qui, pendant les six années que dura le conflit, n’avait que peu d’occasion de rencontrer d’autres jeunes. C’est ainsi que la FRA Dachnagtsoutioun pris l’initiative de réunir la jeunesse arménienne et chargea Schavarch Missakian de « mettre la machine en route ». A Paris tout d’abord, où les enfants de Dachnagtsagans allaient devenir les premiers « norseroundagans« . Sous la responsabilité du « Raffi khoump », un groupe de la FRA constitué exclusivement de jeunes, qui composa également le premier Comité Central et sous l’oeil attentif d’un Missakian qui quittait le journal « Haratch » pour arriver le premier en réunion, le Nor Seround allait s’organiser, s’étendre, devenir un véritable mouvement de jeunesse : le premier en France. 

En 1947, l’organisation tient son premier Congrès. Les Arméniens n’avaient alors pas de locaux leur appartenant, et le siège de la SFIO (ancêtre lointain du P.S.) rue Victor Massé fut choisi pour tenir le 1er congrès National de la FRA Nor Seround qui débuta le 1er mars. La trentaine de délégués, venus aussi bien de banlieue que de province, allait donc participer au « congrès fondateur » d’un Nor Seround qui venait tout juste de souffler ses deux bougies. Madeleine Ulubeyan, qui alors s’appelait Meguerditchian, se rappelle des délégués marseillais, venus représenter la dizaine de groupes de la cité phocéenne et de sa banlieue, revendiquer « six cents membres » et de déclarer « nous serons mille l’an prochain ». Le nombre de militants au Nor Seround était alors de 850. C’est à ce Congrès que fut décider d’organiser « une grande colonie de vacances d’été » (cf. Haïastan n°02 d’avril 1947 article signé Jiraïr T.). 

Madeleine Ulubeyan se rappelle du « premier panagoum en 1953 » avant qu’Ara Bibérian la reprenne, un peu agacé « le premier panagoum c’est 1947 ! » à Seyssins dans la région de Grenoble. Il y était avec une dizaine de norseroundagans venus de Paris et Marseille, et participer à un événement de taille : la naissance d’une institution. Comme pour se rattraper elle renchérit « le premier grand panagoum c’est 1953 ». Fallait-il ou non que le panagoum soit mixte, nos norseroundagans d’antan se rappellent d’un Congrès où un certain Mavian alpaga les anti-mixité. C’était décidé, le panagoum sera mixte.

Retour dans le quartier de Pigalle. Le premier Congrès, c’est aussi l’aboutissement d’une première étape pour le Nor Seround, étape menée par le premier (forcément) Comité Central composé de Lucie Hanemian, Vahé Manoukian, Loris Babanian, Hovig Yéghiazarian, Bédros Bédikian et Meguerditch Tahmazian (les archives de cette époque étant rare, l’erreur est plus qu’humaine).

« Haïastan » reparaissait depuis le mois de mars 1947. Reparaître c’est bien le mot à utiliser. En janvier 1939, quelques mois avant le conflit mondial, est édité à Paris un mensuel, « Haïastan », revue de la jeunesse arménienne dirigée par le « Raffi Khoump » que l’on retrouvera en 1945. Le dernier numéro d’août 1939 se terminera par « suite mobilisation… » 

Le Congrès du Nor Seround se devait (et se doit toujours d’ailleurs) d’adopter une motion sur l’Arménie, si bien que le premier congrès adopta « à l’unanimité une motion demandant le retour immédiat des territoires arméniens sous domination turque à l’Arménie actuelle, dans le strict but de réparer une injustice flagrante que la Parti Socialiste Arménien (ndlr, la FRA Dachnagtsoutioun) a dénoncé depuis vingt-cinq ans » et de se réjouir « des efforts entrepris pour assurer le retour vers la mère patrie de nombreux compatriotes » (cf. Haïastan, 1947). Le premier congrès venait de s’achever par Mchag Panvor, nous sommes le 3 mars 1947, il est 19 heures. Pendant de longues années, en référence à ce premier congrès, chaque mois de mars voyait se tenir un « Nor Seroundi or ». 

En soixante années, le Nor Seround aura tenu trente neuf congrès nationaux et deux internationaux, organisé pas moins de cinquante camps nationaux et participé à quelques camps internationaux. Palmarès que peu d’Association de jeunes Arméniens peuvent « afficher ».